Un tour du monde en famille et en camping-car !

YUHUUU ! Pour notre interview de camping-cariste ce mois-ci, nous avons eu la joie de rencontrer les WAFFLES : Anaïse et Nico, un couple belge audacieux, accompagné de leurs trois enfants : Esteban, Santiago et Livia. Ensemble, ils ont choisi de quitter leur quotidien pour entreprendre un tour du monde en camping-car ! Cette famille de cinq a décidé de transformer leur rêve d’aventure en réalité, offrant à leurs enfants une éducation enrichie par les expériences de voyage. À travers cette interview, j’ai cherché à découvrir leur motivation, les préparatifs nécessaires pour un tel périple, les défis qu’ils rencontrent en tant que famille nomade, ainsi que les moments inoubliables qui jalonnent leur parcours autour du globe!

Un tour du monde en camping-car.

Pouvez-vous nous parler de votre projet de voyage actuel ? Depuis combien de temps êtes-vous sur la route et jusqu’à quand pensez-vous voyager ? Quelles régions ou pays avez-vous déjà explorés et quelles sont vos prochaines destinations ?

Nous c’est Anaise, Nico, Esteban, Santiago et Livia, nous sommes une famille belge qui avions un rêve et un jour, nous avons décidé de transformer ce rêve en projet.

Ce projet de voyage on l’a rêvé depuis 2012, lorsque nous sommes revenus d’un voyage de six mois en sac à dos! Le cours de la vie nous a pas mal écarté de ce projet, car nous étions concentrés sur d’autres idées : se marier, fonder une famille, acheter une maison. En 2014, nait notre premier enfant et en 2016 notre famille s’agrandit encore, mais nous passons de 3 à 5 en une fois!
L’arrivée de nos jumeaux chamboule notre quotidien mais aussi nos certitudes. Notre vie avec nos enfants est très rythmée, trop rythmée ! Nous avons le sentiment de ne pas voir nos enfants, ou uniquement dans des moments de stress : « vite vite réveille-toi », « vite, habille toi », « vite vite dans la voiture ». On se rend compte que ce n’est pas le projet de famille que nous avions imaginé et on se réveille, on décide de changer notre objectif : ce tour du monde dont on rêve, on va le faire en famille et en camping-car !

Le Covid arrive ainsi que certaines péripéties professionnelles, cela nous conforte dans notre choix et on décide d’accélérer notre projet. On met notre maison en vente et elle se vent super rapidement.
La semaine qui suit la signature du compromis,  le camping-car que nous avons acheté tombe en panne. Impossible de le redémarrer. Nous n’avons plus de maison, plus de véhicule!
Après quelques semaines de réflexion et de solutions temporaires, on en a marre d’attendre. On décide d’acheter un second véhicule, plus récent et qui nous permet de voyager en Europe en attendant la réparation de notre véhicule (qu’on appelle Jeff). Avec lui, on découvre l’Allemagne, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzegovine, le Montenegro, l’Albanie, la Grèce, la Macedoine du nord, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, et l’Allemagne. On repasse rapidement en Belgique en espérant récupérer notre camping-car, mais il n’est toujours pas réparé. Alors on reprend la route pour trois mois et on découvre la Scandinavie, le Danemark, la Suède et la Norvège.

Quand on rentre en septembre, Jeff est enfin réparé au niveau mécanique. Mais nous avons encore pas mal d’aménagements à faire à l’intérieur. On vit dans un camping-car pendant qu’on aménage l’autre…

Le 28 Décembre 2022, Jeff est prêt, on prend la route en direction de Sofia (Bulgarie) pour fêter le nouvel an avec des copains français qu’on avait rencontré en Suède. En 4 jours, nous voilà à Sofia, et notre aventure sur la route la soie (celle qu’on attend depuis si longtemps !) commence.
Nous découvrons la Turquie, la Géorgie, l’Arménie, l’Iran, le Pakistan et finalement l’Inde.

Si l’Inde nous apparait comme un pays magnifique gigantesque et rempli de contrastes, c’est aussi un pays difficile, surtout pour nos enfants. La nourriture épicée, la chaleur qui tape depuis plusieurs mois au-dessus des 35 degrés, mais surtout les différences culturelles qui pèsent sur eux. Ils n’ont plus envie de voyager! On en parle longuement et à plusieurs reprises avec eux pour comprendre que ce n’est pas tant le voyage qui leur pèse, mais plutôt la zone géographique. En Inde, ils se font toucher les cheveux, pincer la joue ou prendre en photo à chaque balade!

On réfléchit longuement à toutes les possibilités qui s’offrent à nous : faire demi-tour ? Continuer plus loin en Asie ou tentez complètement autre chose ??

Et on prend une décision qui est tout à fait irrationnelle ! On décide de leur faire découvrir une partie du monde qu’on adore et qu’on connait déjà un peu, l’Amérique centrale! On met notre véhicule sur un bateau de Mumbai en direction de Veracruz au Mexique. 60 jours de traversée pendant lesquels nous profiterons pour faire un mois de sac à dos en Thaïlande.

Nous arrivons le 1er Mars à Cancun, et récupérons notre véhicule un mois plus tard. Nous découvrons une partie du Mexique, le Bélize, le Guatemala, le Honduras le Nicaragua et le Costa Rica. Puis nous faisons demi-tour, objectif Canada : Nous passons par le Nicaragua, le Salvador, la côte Pacifique du Guatemala où nous sommes maintenant.

La suite? Le Mexique les Etats-Unis et le Canada (Si Jeff veut bien !)

Quel Camping-car pour un tour du monde ?

Pourquoi avez-vous choisi ce modèle de camping-car en particulier ? Comment s’est passée la recherche et l’achat de votre véhicule ?
Aviez-vous des critères spécifiques ?

Lors de nos premières recherches tout au début de notre projet, on s’est rapidement rendu compte qu’il nous faudrait un camping-car poids lourds pour répondre à nos exigences! 

Nos critères étaient :

  • Etre autonome en Électricité 
  • Suffisamment d’eau que pour être autonome une semaine (300 litres)
  • Un lit permanent pour chaque enfant et suffisamment d’affaires pour affronter 4 saisons.

Nous avions donc cherché sur les réseaux un véhicule poids lourd. Mais on ne connaissait rien du tout aux véhicules aménagés ou au camping-car! Nous en avons vu quelques-uns, parfois trop abimé, parfois trop petit…
Et puis un jour on a trouvé « Jeff »! Un Ford E350 de 1995 avec cellule Four Winds, à un prix défiant toute concurrence. On aurait dû se douter de quelques choses, mais on s’est tout de suite vu voyager dedans et les enfants se sont tout de suite sentis « comme à la maison ».

On l’a acheté et on l’a regretté! Acheter un véhicule américain en Europe, c’est une drôle d’idée !
On s’est laissé tenter parce qu’il avait tout ce qu’on voulait en terme d’espace, la gazinière avec four, un moteur diesel de 7,3L réputé increvable. Une fois livré on s’est rendu compte que le camping-car était pourri à l’intérieur. Nous imaginions faire des petits aménagements pour améliorer le confort et rafraichir la déco, et on s’est retrouvé à faire des grands travaux de rénovations. Il nous aura fallu une année pour le rénover et plus de 6 mois pour qu’il soit mécaniquement roulant!

Préparation à la vie nomade

Quand et comment avez-vous réussi à vous décider de vous lancer dans cette vie nomade ? Quel a été le déclic pour faire ce grand saut ?
Et comment survivez-vous financièrement ?

On a décidé de voyagé en véhicule à notre retour de nos six mois en sac à dos. On s’était rendu compte que les trois choses qui nous avaient le plus manqué dans ce voyage c’était :

  • Notre lit. On changeait d’hôtel ou d’auberges de jeunesse presque tous les jours, nous obligeant à faire et défaire nos sacs. Il nous arrivait aussi souvent de prendre des bus de nuit pour économiser des nuits d’hôtel !
  • Notre cuisine, pouvoir cuisiner soi-même, trop rarement nous avions eu accès à une cuisine dans les auberges de jeunesse et mangé dans 3x/jour dans la rue était devenu lassant.
  • L’accès à des endroits moins touristiques. Quand on voyage en bus, on est soumis aux horaires et aux lieux de passage des bus. Avec le camping-car, on décide le nombre de kilomètres qu’on fait par jour, et l’endroit où on s’arrête.
  • Le dernier point qui nous a convaincu de se lancer est la lessive !
    Quand on voyageait en sac à dos, chacun faisait sa lessive à la main. Quand on a vu qu’il était possible d’avoir une petite machine à laver dans le camping-car, on s’est dit que, même avec des enfants, on pouvait y aller !

Pour réaliser ce projet, nous avons économisé et réduit notre train de vie. Anaïse a combiné plusieurs travail, ce qui nous a permis d’acheter notre véhicule en cash et de financer sa rénovation au fur et à mesure. Et pour financer le voyage lui-même, nous avons vendu notre maison !
Nous avons décidé de ne pas travailler pendant notre voyage pour profiter à 100% de nos enfants.

La vie quotidienne en camping-car

À quoi ressemble une journée type pour vous sur la route ?
Quels sont les plus grands défis de cette façon de vivre ?
Et au contraire, quels sont les aspects les plus merveilleux de la vie nomade ?
Comment gérez-vous les imprévus, comme les pannes ou le mauvais temps ?

Il y a deux journées types : les journées de route et les journées où nous sommes installés quelque part.
Si nous sommes installés à un endroit, la journée démarre par un temps personnel pour chacun : lecture, yoga, exercice, ou autre.
Puis, nous suivons par le petit déjeuner tous ensemble et ensuite vient le moment d’école.
Nos enfants étudient 5 jours sur 7 dans les livres de français ou de mathématiques. Normalement de lundi à vendredi, mais il arrive que le samedi soit utilisé pour remplacer un jour où nous n’avons pas pu faire l’école. Le Dimanche est le jour de congé. Après l’école et en fonction du temps que cela aura pris, on commence les activités : visite, randonnée, surf…

Les journées où nous faisons de la route, nous préférons partir le matin, après le petit déjeuner. Cela permet de gérer les imprévus avant la tombée de la nuit. Et si nous arrivons suffisamment tôt, les enfants font l’école en arrivant. Parfois, il rattrape ce jour d’école le samedi.

Nos plus grands défis varient selon les personnes de la famille.
– Pour Nico le papa, ça a été la cohabitation H24, le manque de calme et de moment seul.
– Pour Anaïse, c’est plutôt de s’arrêter. Quand on est à la maison tout le temps, il y a toujours quelque chose à faire : cuisine, rangement, lessive… Mais voyager c’est aussi prendre le temps, et surtout prendre du temps avec les enfants.
– Pour les enfants, ça a été de ne plus avoir certaines choses matérielles, mais aussi l’éloignement avec la famille et les amis. 

Le côté merveilleux de ce voyage, outre le fait de découvrir ces pays, c’est d’avoir la chance de voir nos enfants grandir. Nous les voyons découvrir le monde, apprendre, s’émerveiller devant des choses simples. Ils sont partie prenante de l’expérience. Ils n’ont plus besoin de nous pour aller vers les autres, quelle que soit la langue parlée. Ils se font des copains rapidement partout et ils s’adaptent facilement aux endroits où on s’installe.

Concernant les imprévus ?
D’un point de vue mécanique, notre voyage n’a jamais été simple. Certains de nos amis considèrent même qu’on s’est engagé dans un tour du monde des mécaniciens avec notre véhicule. Et on ne peut pas leur donner tout à fait tort, mais cela nous aura aussi appris à nous adapter aux circonstances quelles qu’elles soient. Et en réalité, nous n’avons pas rencontré un véhicule sur la route depuis aussi longtemps qui n’ait pas eu de problèmes mécaniques.

Le fait que notre véhicule soit grand est aussi parfois considéré comme un frein. En réalité, si on ne peut pas aller à gauche, on part à droite. On rate parfois le château que tout le monde a vu, mais souvent, on découvre un lieu extraordinaire, et on rencontre des personnes authentiques, qui rendent l’expérience magique.

Même le projet dans son intégralité a dû être adapté au fur et à mesure du voyage. Notre projet initiale était de faire la route de la soie jusqu’en Mongolie. Assez rapidement, le coût des visa russes, et les besoins de notre véhicule nous ont fait changer nos plans. Nous arrivons donc au Pakistan et en Inde, espérant rejoindre la Malaisie en bateau. Et nous voilà en Amérique centrale !  
Nous n’appelons plus ça des imprévus, juste un autre chemin qui se présente…

Quel est votre plus beau souvenir de voyage ?

Avez-vous déjà vécu des moments où vous vous êtes sentis en insécurité ?
Comment avez-vous géré cela ?

Presque chaque jour est un souvenir différent, nous avons eu la chance de voir tellement de belles choses ces trois dernières années que ce serait difficile de les classer objectivement.

Ce que l’on retient surtout ce sont les rencontres qui ont égaillé notre voyage, parfois des rencontres de voyageurs, parfois les rencontres avec les locaux. Nous avons tellement appris et reçu. Nous avons reçu de vraies leçons d’humilité.

C’est l’enseignement que nous voulions donner à nos enfants et c’est toute la famille qui l’a appris. Il y a des belles personnes partout sur cette terre, quelle que soit la nationalité, la couleur de peau et la religion. Ils n’ont rien à voir la dedans !

Nous avons eu la chance dans notre voyage de ne jamais réellement nous sentir en insécurité (et on espère que cela va rester comme cela). Nous avons eu deux incidents que nous considérons comme mineurs : des jeunes gens qui ont probablement trop bu, sont venu au milieu de la nuit pour nous jeter un caillou. Et une tentative d’effraction dans une soute pendant que l’on dormait garés en bord de route. Le voleur est parti dès qu’on s’est réveillé. De Manière générale nous suivons notre instinct et nous nous écoutons, si nous ne sentons pas l’endroit nous partons.

Leur présence en ligne

Pourquoi avez-vous décidé de partager votre aventure sur les réseaux sociaux ?

Nous partageons nos aventures sur Facebook, Instagram et Youtube. Nous avons aussi un compte Polarstep qui sert principalement pour la famille et pour nous faciliter la création d’album photos à notre retour !
Youtube a été un moyen d’apprendre énormément de choses sur le nomadisme, sur les camping-cars et sur les tours du monde en famille pendant que nous préparions ce voyage. Nous avions envie de rendre à la communauté ce qu’elle nous avait apporté et de soutenir les suivants, avec peut-être la possibilité d’aider les personnes qui ont peur à se libérer et oser.
Nous partageons également nos meilleurs souvenirs sur une page Facebook et Instagram.

Wafflesworldtour sur instagram
Wafflesworldtour sur Youtube
Wafflesworldtour sur Facebook

Les enfants en tour du monde :

Et si c’était à refaire ? Le feriez-vous ? 
Quel a été le plus difficile pour vous dans cette aventure pour vous ? Et votre plus beau souvenir de voyage ?

Livia:
On ne s’était pas rendu compte que ce serait aussi long alors non, je ne le referai pas. 
Le plus difficile a été L’Inde.
Et mes plus beaux souvenirs ont été : la Thaïlande parce qu’on a retrouvé notre tante, voir des dauphins (en Turquie, Au Mexique, en Honduras) et relâcher des bébés tortues au Costa Rica !

Esteban :
Et si c’était à refaire ? Oui !
Le plus difficile a été l’Inde.
Et les plus beaux souvenirs : la plongée en Honduras, faire du scooter en Thaïlande et le Surf au Costa Rica.

Santiago :
Et si c’était à refaire ? Non. 
Le plus difficile a été l’Inde.
Et les plus beaux souvenirs : la Suède pour les rennes et prendre l’avion pour aller au Népal (la première fois en avion).

Perspectives futures

Envisagez-vous de vivre cette vie de voyageur à long terme ou avez-vous d’autres projets pour l’avenir ?

Nous entamons notre dernier bout de voyage. Notre défi de cette année est de trouver un endroit pour se sédentariser. Les enfants en ont émis le souhait. Et nous arrivons au bout du budget que nous nous étions fixé, nous n’avons pas le souhait de travailler sur la route.

Leurs conseils pour les futurs nomades

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans une vie en camping-car ?

Croyez en vous et en vos rêves !
Il n’est pas nécessaire de tout maitriser, et il n’y a pas de voyage parfait, ni de véhicule parfait.  Le bonheur se trouve dans les imprévus.
Notre devise : « Un jour à la fois et chaque kilomètre est une victoire ! »


Je leur souhaite encore plein de belles aventures nomades ou sédentaires !

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À propos de l’auteur

Je m’appelle Marie, et depuis plusieurs années, je sillonne les routes d’Europe en camping-car. Mon aventure a commencé en Espagne, que j’ai explorée dans tous les sens avant de partir à la découverte des autres merveilles du continent. Mon objectif ? Partager mes expériences, astuces et coups de cœur pour vous inspirer à franchir le pas de l’aventure en pleine liberté, à bord de votre maison roulante. Si cet article vous a plu, retrouvez mes récits et conseils sur ma plateforme MC-Campingcar pour ne rien manquer de mes prochaines escapades !

Marie de MC-campingcar

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